Cher ami,
Des
millions de citoyens ignorent encore la gigantesque
entourloupe qui a eu lieu cet été à Bruxelles, et les arrangements en
catimini des lobbies agrochimiques pour faire autoriser, au
mépris des lois protégeant les pollinisateurs, un nouveau pesticide
tueur d'abeilles dernière génération, le
Sulfoxaflor (1).
Aidez-nous à faire éclater le
scandale !
Alors même que les règlements
européens exigent que des tests abeilles soient menés avant la mise sur le marché de nouveaux pesticides(2), et que l'EFSA,
l'Autorité sanitaire européenne, elle-même reconnaît que ces tests n'ont pas été menés - alors que
d'après son rapport le produit présente un "risque élevé pour les abeilles"… (3)
... les lobbies agrochimiques ont réussi par un
tour de force incroyable à faire autoriser ce pesticide en Europe. Et ce, alors qu'il vient même d'être interdit aux Etats-Unis
à cause de sa toxicité sur les pollinisateurs ! (4)
Ces puissants groupes de pression disposent d'un arsenal
incroyable pour influer sur les décisions européennes – je vais vous en dire plus dans quelques lignes.
Aujourd'hui Pollinis
a besoin de votre soutien
pour révéler ces abus le plus largement possible en Europe, et
convaincre un maximum de citoyens qu'il devient urgent de s'opposer
massivement, par notre nombre et notre poids, aux actions qui permettent
à quelques grosses firmes agrochimiques de faire la loi en
Europe.
--- Infiltration des comités
scientifiques : comme personne dans les institutions européennes n’est capable de mener les tests scientifiques
nécessaires pour évaluer la dangerosité d’un pesticide sur les abeilles(5), les autorités sanitaires
délèguent ce travail à un groupe « informel » d’experts, l’ICPBR (International Commission on Plant-Bee
Relationships) qui, lui, est composé aux deux tiers par... des membres de l’industrie agrochimique !(6)
--- Infiltration des comités
consultatifs : parmi les 943 conseillers à l'agriculture auprès
de la Commission européenne, 80% représentent des
groupes d'intérêts qui défendent l'agriculture intensive, ou viennent
directement de l'industrie agro-alimentaire. Ces conseillers
sont là entre autres pour... aider la Commission dans l'autorisation de
nouvelles substances en Europe ! (7)
--- Armées de lobbyistes sur place
à Bruxelles pour faire pression directement sur les décideurs
politiques, tisser des réseaux jusque dans les bureaux les
plus reclus de la Commission, organiser des RDV privés dont aucun
compte-rendu n'est disponible... Au total, ce sont plus de 400
lobbyistes
professionnels qui travaillent ainsi d'arrache-pied à Bruxelles pour
défendre les intérêts de l'agrochimie et l'agriculture
industrielle. Et en face, à peine une poignée de défenseurs des citoyens
pour les contrer...
--- Financements scientifiques et
académiques de grande ampleur pour blanchir leurs produits. C'est par exemple la fameuse bataille des études scientifiques qui
a eu lieu ces derniers mois à Bruxelles au sujet des pesticides néonicotinoïdes : alors qu'une bonne centaine d'études
indépendantes montrent la nocivité extrême de ces pesticides pour les abeilles (8), l'agrochimie se paye de son côté
un nombre encore plus grand d'études démontrant le contraire. Résultat : les autorités européennes chargées
de trancher ont été inondées par les études de l'agrochimie, et il a fallu une mobilisation incroyable des scientifiques
et des associations de citoyens qui les soutiennent pour continuer à peser dans la balance !
--- Chantage à la délocalisation
et pressions diverses sur les responsables politiques : Quand,
malgré cette mainmise incroyable sur les décisions
européennes, les citoyens arrivent à convaincre la Commission et le
Parlement d'agir dans leur intérêt… les lobbies
utilisent l'appareil juridique ! C'est ce qui s'est passé avec le
moratoire sur les trois néonicotinoïdes : après une
bataille de deux ans des associations de citoyens, d'apiculteurs et de
défenseurs de l'environnement, la Commission a été
contrainte d'interdire pendant deux ans trois de ces pesticides tueurs
d'abeilles : Résultat : Bayer, BASF et Syngenta ont immédiatement
démarré un procès. (9)
Alors oui, on peut le dire : les lobbies ont leurs pions
partout. Et la bataille va être longue pour que les citoyens reprennent le pouvoir qui leur a été confisqué.
Mais quand
je vois les avancées cruciales
que nous avons obtenues, vous et moi, dans notre combat pour la
protection des abeilles, de la nature et de notre alimentation, je me
dis que nous
avons les capacités d'organiser rapidement le contre-pouvoir citoyen qui
manque terriblement aujourd'hui à Bruxelles. A
condition de s'y prendre correctement, et que chacun mette un peu la main à la pâte.
Jamais la Commission européenne n'aurait
promulgué d'interdiction partielle des pesticides néonicotinoïdes tueurs d'abeilles (et n'aurait été sur le point de
les interdire définitivement !) si nous n'avions sonné le tocsin avec les apiculteurs, et n'avions mobilisé les citoyens à
travers toute l'Europe - 1 million de personnes regroupées derrière le slogan #StopNeonics !
Petit à petit, et grâce au soutien des
membres de Pollinis, notre association s'est équipée et renforcée, nous avons gagné en expérience et en
connaissance du terrain.
Si bien que, quand l'industrie agrochimique est revenue
à la charge avec son pesticide tueur d'abeilles dernière génération, le Sulfoxaflor, nous étions prêts pour
la riposte :
- Nous avons
immédiatement levé le lièvre : ce pesticide autorisé pendant l'été, malgré les mises en garde des
autorités sanitaires, a fait l'objet d'une procédure exceptionnelle qui ne respecte pas les lois européennes protégeant
les pollinisateurs !
- Nous avons mené
l'enquête : à Bruxelles d'un côté, pour comprendre comment les lobbies avaient pu réussir un tel tour de force dans
la plus grande discrétion ; et auprès de la communauté scientifique de l'autre côté, pour découvrir ce que
nous craignions déjà : que ce pesticide a sur les abeilles le même effet que les néonicotinoïdes en passe d'être
interdits !
- Nous avons
dénoncé le scandale, auprès des médias, des institutions, et des politiques, et nous avons immédiatement
lancé la contre-offensive en mobilisant plus d'une centaine de milliers de citoyens en quelques jours.
Une procédure d'objection a été
déposée au Parlement européen pour annuler la décision de la Commission – elle a été, on pouvait s'y
attendre, aussitôt déboutée – et un collectif d'apiculteurs va porter l'affaire auprès de la Cour de Justice de
l'Union Européenne.
C'est une force de frappe que nous ne
pouvions que rêver d'avoir il y a encore deux ans !
Mais
c'est encore malheureusement bien insuffisant pour
contrer l'influence des lobbies agrochimiques à Bruxelles, leur armée de
lobbyistes et leurs connexions dans toutes les institutions et
comités consultatifs qui existent !
Pour organiser efficacement et rapidement un
contre-pouvoir citoyen qui puisse vraiment peser dans la balance face à l'agrochimie – notre lobby à nous, les
défenseurs de l'abeille et de la nature – il n'y a pas 36 solutions : nous devons être nombreux, et nous devons trouver un
financement.
Car vous le savez, ce qui fait la force des lobbies qui
défendent les intérêts de l'agrochimie, ce sont les budgets exorbitants - des dizaines de millions d'euros - que les firmes
industrielles leur déversent chaque année.
En face, nous ne pouvons pas espérer rivaliser
sans un minimum de moyens.
Bien
sûr je ne suis pas en train de dire que de
simples citoyens doivent pouvoir sortir des millions. ici à Pollinis,
nous n'avons pas besoin de ce genre de budget : tout le monde travaille
pour le combat, pas pour l'argent !
Mais pour pouvoir installer un bureau permanent à
Bruxelles, au plus près des institutions, pour surveiller les manœuvres des lobbies de l'agrochimie, déjouer leurs
combines et les dénoncer publiquement pour les tuer dans l'œuf - avant qu'elles ne mettent en péril l'alimentation et la
santé de toute la population ! – nous avons besoin de réunir rapidement un budget de 120.000 euros.
C'est une somme, j'en suis très conscient. Mais
il suffit que 4000 personnes donnent 30 euros pour que ce budget soit bouclé et que nous puissions étendre immédiatement le
réseau de surveillance des lobbies à Bruxelles, pour leur couper l'herbe sous le pied à la moindre nouvelle attaque sur
les abeilles, l'environnement ou notre santé !
Aussi, je vous le demande : pouvez-vous SVP contribuer dès
aujourd'hui, par votre don, à organiser cette contre-offensive aux lobbies à Bruxelles ?
Notre objectif dans les semaines à venir est
clair :
- Faire éclater le scandale du
Sulfoxaflor partout en Europe, et montrer à des millions de
personnes à travers tout le continent les manœuvres des
lobbies de l'agrochimie pour faire autoriser leurs produits nocifs pour
les abeilles et l'environnement, au mépris des lois et de la
volonté des citoyens.
- Organiser un contre-pouvoir sur place, au plus
près des institutions, pour mener l'enquête, déjouer dans l'œuf les combines des agrochimistes, et les empêcher de
sacrifier impunément notre alimentation et notre santé pour sécuriser leurs profits.
Aussi, si vous pouvez nous aider à mener
ce plan de bataille à terme, rapidement, nous vous en serons tous très reconnaissants ici à Pollinis. Quelle que soit la
somme que vous pourrez donner (15, 30, 50, 100 ou 200 euros, ou même plus si vous le pouvez !) ce sera une aide précieuse.
L'enjeu est gigantesque.
Si
nous ne nous dressons pas d'urgence, tous ensemble,
face à l'industrie agrochimique et son armée de lobbyistes, si nous les
laissons faire la loi impunément à Bruxelles, non
seulement il sera trop tard pour faire interdire le pesticide tueur
d'abeilles dernière génération qu'ils viennent de faire
autoriser de façon scandaleuse, mais la voie sera libre pour eux pour
faire passer n'importe quelle nouvelle substance dévastatrice pour
les pollinisateurs et la nature !
Les colonies d'abeilles qui résistent tant bien
que mal aux cocktails d'intrants toxiques qui sont déversés dans les champs sont déjà trop fragilisées pour
supporter de nouvelles attaques chimiques... Et qu'adviendra-t-il quand elles auront été décimées, elles qui sont
responsables de la reproduction de 80 % des plantes que nous utilisons ou consommons ?
Arrêtons le massacre, dès
maintenant. Je compte sur vous, et vous remercie par avance
pour votre engagement et votre soutien dans ce combat crucial pour
l'avenir des
abeilles et de la nature.
Nicolas
Laarman
Délégué
général
Dibuix: www.terresacree.org
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