À l’échelle planétaire, les abeilles sont en
danger. Non seulement cette situation est inquiétante par ce qu’elle nous
indique sur la santé de nos écosystèmes, mais également en raison du rôle
primordial de cet insecte pour la pollinisation de plusieurs de nos
aliments.
Un pollinisateur essentiel à notre
alimentation !
La pollinisation assure la fécondation nécessaire à la
reproduction sexuée des plantes à fleurs, un processus indispensable à leur
survie. Tout comme le vent et de nombreux insectes, oiseaux et petits
mammifères, l’abeille participe à la pollinisation. Son rôle est cependant
exceptionnel alors qu’une abeille peut visiter, à elle seule, une moyenne de
700 fleurs par jour.
On estime qu’environ 80 % des végétaux à fleurs sont
ainsi butinés par cet insecte et que le tiers de nos ressources alimentaires
dépendent directement de la pollinisation des abeilles. Ce service rendu à
l’agriculture est estimé à une valeur de 32 à 78 milliards de dollars canadiens
selon le Programment des Nations Unies pour l’environnement.
Le déclin des abeilles constitue donc un enjeu crucial à
la fois pour l’équilibre de nos écosystèmes et pour notre alimentation.
Syndrome d'effondrement des colonies
Le syndrome d’effondrement des colonies (Colony Collapse
Disorder) est le terme adopté par les scientifiques pour parler du déclin
soudain et massif des colonies d'abeilles dans plusieurs régions du
monde.
Bien qu’il ne soit pas entièrement compris, plusieurs facteurs
sont avancés pour expliquer ce phénomène. Il serait notamment attribuable
à l’appauvrissement de la diversité végétale, au stress et aux carences
nutritives liés à l’utilisation des abeilles pour la pollinisation de
monocultures, à l’usage croissant des pesticides et à l’essor d’agents
pathogènes. En plus de ces facteurs, les dommages causés par le varroa, un
parasite originaire d’Asie, contribueraient à ce phénomène.
Bien que ce syndrome ne soit pas diagnostiqué au Québec,
des pertes anormales d’abeilles sont néanmoins observées depuis le début des
années 2000. Malgré ces pertes importantes, le nombre de ruches en
activité dans la province a crû de 33 % entre 1998 et 2010, en raison
d’une demande croissante des services de pollinisation pour de meilleurs
prix.
Aussi, lorsque l'on parle des problèmes de santé des
abeilles on parle davantage d'une dégradation de l'état de santé des colonies
que d'une chute du nombre d'abeilles.
L’abeille, sentinelle de l’environnement
Par son travail de pollinisation, son périmètre d’action
et sa sensibilité à l’environnement, l’abeille agit comme baromètre écologique.
À ce titre, elle est utilisée dans diverses recherches pour identifier et
évaluer les taux de polluants, de biodiversité, de radioactivité et de bactéries
présents dans certains écosystèmes.
Aussi, l'état de santé actuel des abeilles ne devrait-il
pas sonner l’alarme dans nos sociétés?
Agriculture urbane Montreal